Après 20 ans de guerre, la crise en Afghanistan souligne la nécessité de développer l’autonomie stratégique de l’Union Européenne. Julien Théron, enseignant en conflits et sécurité internationale à Sciences Po, présente son analyse.
Julien Théron
Je ne suis pas convaincu par l’idée selon laquelle l’identité européenne n’implique rien d’autre qu’une compréhension passive du monde. Être européen, c’est croire que l’on peut trouver de la richesse dans la diversité et la coopération, et tirer un grand bénéfice de nos actions communes. C’est une approche active de l’histoire, qui implique des enseignements sévères et nous force à en tirer des leçons proactives pour aujourd’hui. C’est comprendre qu’un destin commun sur le continent ne peut exister sans des régimes démocratiques respectueux des droits de l’homme et le système d’équilibre des pouvoirs de l’État de droit. Pour moi, le seul élément “accidentel” de cette identité européenne est donc moi l’incroyable chance d’être né sur ce continent. Hériter de sa paix, de sa stabilité et de sa démocratie implique sans nul doute une conscience et une responsabilité fortes en retour. Photo par Ivan FELDZER