Répondrez-vous à l’invitation pour l’Avenir de l’Europe ?

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Bien que la Conférence sur l’Avenir de l’Europe puisse paraître exclusive et incompréhensible pour la majorité des Européens, les citoyens peuvent faire entendre leur voix de plusieurs manières. Dans cet article, je vous présente mon point de vue sur la façon dont cela peut être réalisé.
Bien que je sois né et ai été élevé en Belgique, mes parents sont originaires du Royaume-Uni et d’autres membres de ma famille vivent aux Pays-Bas, en France et en Norvège : je me considère certainement comme un Européen. Grandir avec un mélange de plusieurs cultures et langues différentes était parfois déroutant, voire même frustrant, mais je me suis vite rendu compte de leur utilité. Je travaille actuellement pour l’Association Européenne des Cartes Jeunes sur un projet lié à la Conférence sur l’Avenir de l’Europe. Nous cherchons constamment à faire en sorte que les jeunes jouent un rôle plus important dans le développement de notre société. De fait, je me suis récemment rendu compte qu’une grande partie de ma carrière et de mes projets personnels étaient centrés autour de la jeunesse. Qu’il s’agisse d’engagements scouts, de projets universitaires, de mon implication dans l’enseignement ou l’aide dans un centre de travail scolaire, le travail que j’effectue avec les jeunes est vraiment gratifiant.

Vous ne serez pas jugés si les mots “Conférence sur l’Avenir de l’Europe” ne vous disent rien. Avant de rejoindre la campagne #StandForSomething, j’avais uniquement entendu ces mots prononcés en passant, dans le cadre d’un discours politique ou dans un contexte similaire. Et pourtant, cet exercice en matière de démocratie participative pourrait représenter un tournant majeur pour le projet européen, une occasion pour les politiques européennes de se recentrer sur les besoins présents et à long terme des citoyens.

Présentée comme une consultation des citoyens européens d’une ampleur sans précédent, la Conférence sur l’Avenir de l’Europe représente un effort des décideurs politiques pour écouter les aspirations des citoyens et les replacer “au coeur de toutes nos prises de décisions”, selon les mots de la présidente de la Commission Européenne Ursula von der Leyen.

Cette consultation, qui a été officiellement lancée le 9 mai 2021 et dont la fin est prévue pour le printemps 2022, a pour but d’impliquer les citoyens européens dans la redéfinition des priorités politiques pour les décennies à venir.

Mais il n’a pas été facile de trouver un accord sur le processus de mise en place d’une consultation continentale, et les disputes entre politiciens ont régulièrement fait la une des journaux. De fait, la conférence a failli être annulée à la toute dernière minute, car les responsables européens étaient en désaccord sur la manière dont les retours devraient être traduits en mesures concrètes. La Conférence sur l’Avenir de l’Europe a ainsi pris une allure chaotique et stéréotypée typique de la bureaucratie européenne. Mais les citoyens peuvent, et devraient, s’engager par plusieurs moyens.

Des invitations limitées pour parler de l’avenir ?

Le programme central de la Conférence est relativement simple, voire un peu rigide. Trois aspects principaux constituent la dimension “frontale” de la Conférence pour l’Avenir de l’Europe : les Panels des Citoyens Européens, les Sessions Plénières de la Conférence et les réunions du Conseil Exécutif.

  • Tout d’abord, les Panels des Citoyens Européens, composés d’individus sélectionnés au hasard afin de refléter la diversité de l’Europe, offrent une invitation exclusive à 800 citoyens pour débattre une série de sujets et partager leurs réflexions avec les organisateurs de la Conférence.
  • Ces retours, ainsi que les contributions provenant d’autres sources, seront ensuite examinés au cours des séances plénières. Ces réunions, auxquelles participent des décideurs et responsables politiques européens, des représentants des parlements nationaux, des citoyens et quelques autres acteurs, ont pour but d’affiner les différents rapports et de les rendre compatibles avec les compétences et les outils dont dispose l’UE.
  • Enfin, le conseil exécutif de la Conférence est chargé de la préparation des séances plénières de la Conférence et produira un rapport final détaillant les recommandations clés à mettre en œuvre par les décideurs politiques européens.

Bien qu’elles soient présentées ici de manière linéaire, ces réunions se produiront en réalité de manière simultanée de septembre 2021 à avril 2022. Mais à moins qu’ils ne soient sélectionnés pour faire partie des panels de citoyens, très peu de citoyens ordinaires recevront des invitations à participer à ce niveau de la Conférence. Heureusement, il existe deux autres moyens pour les citoyens de participer s’ils n’ont pas reçu d’invitation.

Quand vous n’êtes pas sur la liste des invités…

Vous pouvez toujours participer ! Que ce soit en envoyant directement leurs idées via la plateforme numérique officielle mise en place par la Commission Européenne ou en participant à plusieurs projets et évènements en lien avec la Conférence, tous les citoyens européens peuvent s’exprimer sur les sujets qui leur tiennent à cœur.

C’est là que la campagne à laquelle je participe, #StandForSomething, entre en jeu. Comme plusieurs autres projets visant à atteindre les objectifs de la Conférence, elle est gérée par les citoyens eux-mêmes. Menée par de jeunes bénévoles dans 16 pays européens différents, cette campagne a pour but de récolter les opinions des jeunes européens et de susciter leur intérêt pour la conférence, tout en entretenant des interactions très familières.

L’association d’évènements de sensibilisation à travers l’Europe, d’études statistiques sur les priorités des jeunes et de campagnes de communication en ligne visant à informer et à mobiliser les citoyens fait de cette campagne l’un des principaux porte-paroles des jeunes pour la Conférence sur l’Avenir de l’Europe.

Certains diront sans doute que si tout le monde n’a pas sa place à table, cette approche informelle ne parviendra pas à favoriser le changement sociétal. Mais je suis depuis longtemps persuadé que ces activités de sensibilisation informelles sont nécessaires pour s’assurer que les décideurs politiques et les citoyens sont sur la même longueur d’onde.

Afin de concrétiser les ambitions participatives de la conférence, il est indispensable de décomposer les sujets importants en une série de questions compréhensibles et présentant un intérêt pour les citoyens. Le fait de permettre à ces derniers de participer à des activités locales ad hoc dans un environnement qui leur est familier est donc un bon moyen de recueillir leurs opinions et de débattre avec eux de ce qu’ils considèrent comme des priorités politiques. Ce système représente également une plateforme optimale pour partager les meilleures pratiques. N’oublions pas que les citoyens sont aussi des innovateurs, voire des entrepreneurs sociaux, et que les solutions aux problèmes de société peuvent être une source d’inspiration pour des mesures politiques révolutionnaires.

Redonner le micro aux citoyens

Si la réussite de la conférence implique un renouvellement des politiques européennes, elle nécessite aussi un renouvellement de l’engagement des citoyens afin de leur laisser une place dans la prise de décisions politiques en Europe. C’est pour cette raison que les citoyens peuvent aussi bien agir dans le cadre délimité par la Conférence qu’en dehors de ses limites.

L’aspect le plus impressionnant de #StandForSomething est la capacité de nos jeunes activistes à lancer des discussions avec leurs pairs sur l’impact que chaque citoyen peut avoir sur le développement de la société. Qu’il s’agisse de créer des centres locaux pour les jeunes, de repenser les programmes scolaires ou simplement de planter plus d’arbres, les citoyens doivent se sentir plus responsables et capables de provoquer un véritable changement (Voir le rapport de recherche “Youth Stand For the Future of Europe”). La Conférence pour l’Avenir de l’Europe pourrait représenter une nouvelle occasion de mettre en place une démocratie participative de manière permanente, par le biais de l’action des citoyens individuels au sein de leurs communautés locales.

L’implication des jeunes pourrait également constituer un élément décisif. Les jeunes, qui sont souvent plus favorables à de nouvelles conceptions de la société et à la mise en place de changements par le biais d’engagements concrets, sont d’excellents ambassadeurs pour la Conférence.

De fait, ses organisateurs ont déjà reconnu le rôle important que les jeunes peuvent jouer : au moins un tiers des citoyens participant aux importantes plénières de la Conférence seront âgés de 24 ans ou moins. Le Parlement européen a également mis en place une plateforme en ligne afin de recueillir spécifiquement les opinions des jeunes.

Qu’il s’agisse de s’adresser aux décideurs (locaux), de rejoindre une campagne existante ou d’en créer une nouvelle, les citoyens peuvent donc s’exprimer de plusieurs manières sur l’avenir de l’Europe.

Reste cependant à savoir si davantage d’Européens, au-delà de ceux qui recevront l’invitation, seront informés des possibilités offertes par la Conférence et de la manière dont ils peuvent s’engager. Ce ne sera pas une sinécure, surtout si la bureaucratie et les politiques européennes sont impliquées dans le processus.

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Bien que je sois né et ai été élevé en Belgique, mes parents sont originaires du Royaume-Uni et d’autres membres de ma famille vivent aux Pays-Bas, en France et en Norvège : je me considère certainement comme un Européen. Grandir avec un mélange de plusieurs cultures et langues différentes était parfois déroutant, voire même frustrant, mais je me suis vite rendu compte de leur utilité. Je travaille actuellement pour l’Association Européenne des Cartes Jeunes sur un projet lié à la Conférence sur l’Avenir de l’Europe. Nous cherchons constamment à faire en sorte que les jeunes jouent un rôle plus important dans le développement de notre société. De fait, je me suis récemment rendu compte qu’une grande partie de ma carrière et de mes projets personnels étaient centrés autour de la jeunesse. Qu’il s’agisse d’engagements scouts, de projets universitaires, de mon implication dans l’enseignement ou l’aide dans un centre de travail scolaire, le travail que j’effectue avec les jeunes est vraiment gratifiant.
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